Cuando callan los ríos
"Jhak Valcourt est un artiste multidisciplinaire et un écrivain impossible. D'origine haïtienne, il écrit des chroniques, des poèmes et des récits en espagnol. Il vit en République dominicaine, où il promeut d'autres écrivains caribéens et afro-américains. Je dis qu'il vit et écrit avec un grand courage, car (sur)vivre et écrire en espagnol, retracer les généalogies des expériences d'un poète afro-caribéen, est en soi une audace, un pari sur l'avenir et une crainte permanente sous la surveillance des institutions culturelles de nos pays. Jhak les (sur)vit et les évite, laissant des vers de lumière sur son chemin. Il poétise l'exil, l'enfance déracinée, la pauvreté raciste et l'absence. Mais il ne parle pas seulement de sa propre expérience, mais de celle d'une armée d'immigrés, de survivants de la guerre, de travailleurs de rue, de damnés de la terre. Depuis 1961, peu de choses ont changé, dirait Franz Fannon. Ce qui a changé, c'est la voix de ceux qui écrivent sur ces sujets ; les tons, l'origine et le lien de cette voix. Jhak est le poète que nous attendions, déchirant et tendre, sauvagement connecté à notre réalité d'afro-descendants, solidaire des peuples qui souffrent de l'exil, de la violence et de la pauvreté ; exquis dans l'exercice d'une poésie qui émeut de l'intérieur et qui change déjà le monde par ses mots". (Mayra Santos Febres)