Traumaland
Ne pas pouvoir effacer le sang, ne pas pouvoir effacer qu'il a coulé. Rendre visible l'acte et donc la culpabilité, même si les auteurs n'ont jamais levé la main et que les victimes sont restées invisibles : Vous avez du sang sur les mains. C'est ainsi qu'Asal Dardan justifie la nécessité de se souvenir, la responsabilité de ceux qui viennent après. Dans Traumaland, elle esquisse une nouvelle topographie de l'Allemagne, part à la recherche de traces, montre des expériences parallèles et contradictoires dans la société d'immigration. Le passé déborde douloureusement sur notre présent, les crimes nazis trouvent aujourd'hui un écho cruel dans les violences racistes, mais aussi dans les expériences traumatisantes des minorités.
Qui fait l'histoire allemande ? Qui porte la responsabilité des fautes passées ? Quels souvenirs sont racontés, lesquels ne sont pas entendus ? Asal Dardan confronte les discours figés sur la mémoire à sa recherche de liens dans l'espoir d'une mémoire commune où différentes réalités trouvent leur place.